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Conférence de Christophe Mocquet – Une étude de 10 ans de la biodiversité marine de l’archipel de Lérins (Cannes, France) par des étudiants

8 mai 2022, N/O Marion Dufresne, Canal du Mozambique

Auteurs : Ioannis Kalaitzakis & Salomé Pellé


Chrstophe Mocquet est le directeur du programme de Master MARRES à l’Université de Cote d’Azur. Lors de son séminaire à bord du Marion Dufresne, il nous a parlé d’une expédition d’échantillonnage effectuée par des étudiants aux îles de Lérins ayant eu lieu chaque année depuis 10 ans dans le cadre du programme MARRES.

Photo des îles de Lérins

Les étudiants de première année de MARRES participent chaque année à la sortie sur le terrain et sont encadrés par les étudiants de deuxième année. Le projet « Biodiversité de Lérins » est une étude de 10 ans sur la biodiversité marine des îles Sainte Marguerite et Saint Honorat (figure de droite) situées à moins de 1 km de Cannes. L’objectif de cette sortie sur le terrain est de collecter des données afin de se familiariser avec les méthodes statistiques. Ces îles sont soumises à la réglementation Natura 2000 car elles présentent une biodiversité côtière méditerranéenne remarquable. Elles sont caractérisées par une grande diversité d’écosystèmes tels que des fonds rocheux ou sableux, des galets, des posidonies, et des milieux coralligènes à plus grande profondeur.

Chaque année, les étudiants couvrent 60 stations en formant différentes équipes (figure ci-dessous). L’échantillonnage est effectué à l’aide de kayaks et de transects, avec deux personnes dans l’eau qui comptent toutes les caractéristiques et les espèces présentes, et une personne dans le kayak qui note les données (figure ci-dessous).

Les données recueillies sont ensuite analysées par les étudiants avec l’aide des professeurs. Certaines espèces ont été trouvées très abondantes comme les labres qui sont des poissons longs, colorés et carnivores mais aussi différentes espèces de brèmes. Différentes raisons peuvent expliquer les différences constatées dans les données collectées. Par exemple, la richesse en espèces semble être plus élevée à Saint Honorat qui est situé au sud, loin de Cannes et qui a moins d’impacts anthropiques. Cette île plus petite est principalement composée de substrats rocheux et possède plus d’algues, ce qui semble fournir à la fois de la nourriture et un abri aux espèces marines. En outre, certaines espèces peuvent servir d’indicateurs de la santé de l’écosystème, comme le labre orné non indigène, qui est un indicateur du réchauffement des eaux.

Les étudiants tentent également de collecter des données sur les perturbations anthropiques, telles que l’impact des mouillages sur les posidonies ou la présence de fermes aquacoles sur les écosystèmes voisins, et de les analyser en relation avec la biodiversité observée. En outre, afin d’étudier les écosystèmes hors de portée, un dispositif d’échantillonnage à distance a été utilisé pour obtenir des images d’écosystèmes plus profonds comme les environnements coralligènes.


Dispositif d’échntillonnage à distance

Ce projet est un excellent moyen pour les étudiants d’apprendre à connaître la biodiversité et les écosystèmes méditerranéens et de collecter leurs propres données pour une analyse statistique. De plus, ils ont l’occasion d’interpréter les données et de les mettre en contexte, ce qui crée un jeu de données à long terme sur ces deux îles qui ne sont pas vraiment connues ou étudiées.


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