Contacts : Christèle Dondeyne, Serge Suanez & Emma Michaud
Les systèmes côtiers sont des environnements avec des composantes écologiques, sociales et techniques qui ont depuis longtemps fourni aux sociétés humaines une multitude de services. Par exemple, ces systèmes, grâce à leurs zones de vasières et de végétation, contribuent fortement à la stabilisation des sédiments côtiers, à la filtration des eaux polluées et au stockage du carbone bleu, important dans le contexte du changement climatique. Cependant, les côtes font partie des environnements les plus fragiles, dynamiques et hétérogènes de la planète avec des capacités de résilience limitées face à des forçages naturels ou anthropiques importants. Cette vulnérabilité est en partie liée aux aléas côtiers, à l’élévation du niveau de la mer, aux pollutions et à l’exploitation des terres (urbanisation, zones agricoles…).
Cela a un impact négatif sur le bilan sédimentaire et les processus de transport, les bilans biogéochimiques, la perte d’habitat, la stabilité et la productivité des écosystèmes, le rôle fonctionnel de la biodiversité. La façon de gérer ces zones côtières et les activités sociales, techniques et économiques croissantes associées est un enjeu majeur. Car en effet, ces zones littorales sont le théâtre d’un fort développement d’activités humaines notamment dans le secteur de l’ingénierie marine (aménagement et usage du littoral).
Les enjeux climatiques appellent de nouvelles politiques économiques et politiques d’aménagement afin d’atteindre la décarbonation des activités humaines dans les zones côtières, la résilience des systèmes côtiers et la réduction de leurs vulnérabilités. Les objectifs climatiques et de protection de l’environnement dans les systèmes côtiers peuvent être atteints notamment grâce à des approches et outils variés issus des sciences de l’environnement, des sciences de l’ingénieur, des sciences humaines et sociales mais aussi issus des politiques publiques (par exemple : développement de l’éco-conception, définition et mise en œuvre des zone de protection forte, développement de la restauration écologique, maîtrise de l’urbanisme, réduction des intrants, etc.)
Le thème 3 abordera ce qu’on appelle le «défi côtier», qui vise à développer des stratégies cohérentes et à long terme pour une gestion intégrée des zones côtières pour des systèmes côtiers durables. Il encouragera la recherche inter- et trans- disciplinaire sur l’adaptabilité et la résilience des socio-écosystèmes à diverses échelles temporelles et spatiales (depuis le début de l’Holocène jusqu’à l’époque moderne sur le milieu côtier et littoral) en promouvant les activités de recherche en géographie, océanographie physique, sédimentologie, écologie, biogéochimie, écotoxicologie, sciences des matériaux, mécanique, sciences pour l’ingénieur, en sciences humaines et sociales, en histoire, archéologie, sociologie…
Pour privilégier la durabilité de ces systèmes, l’étude de l’environnement, des socio-écosystèmes, des solutions techniques et de l’économie associée devient nécessaire pour une approche intégrative de la gestion côtière. Il sera nécessaire de se pencher de plus près sur les études socio-économiques, sur les modèles de croissance côtière et les impacts combinés des infrastructures locales, les technologies employées et les risques naturels. La recherche interdisciplinaire et inter-laboratoire devra s’appuyer sur des acteurs socio-économiques locaux (collectivités industries) pour encourager le développement des solutions technologiques de demain.
Crédit photo : Frédéric Le Mouillour