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Flashtalk Alycia Valvandrin & Guerric Barrière

27 avril 2022, N/O Marion Dufresne, Canal du Mozambique

Auteurs : d’Alycia Valvandrin, Guerric Barrière et Christophe Mocquet


Étude comportementale visant à déterminer les avantages et les inconvénients de la polyculture des poissons d’eau douce

Alycia Valvandrin

Le stage de master d’Alycia, réalisé à l’Unité de Recherche Animal et Fonctionnalités des Produits Animaux (UR AFPA) de Nancy, portait sur l’étude du comportement d’espèces de poissons d’eau douce élevés en polyculture. Dans un contexte de croissance de la population humaine et d’augmentation des besoins alimentaires, cette problématique est particulièrement importante car la monoculture est à réinventer. C’est pourquoi ce laboratoire tente de développer un modèle permettant de prédire quelles espèces de poissons pourraient être élevées ensemble tout en respectant des critères économiques et éthiques.

Alycia a étudié des enregistrements vidéo pour comparer les prédictions du modèle avec les observations réelles afin d’analyser l’effet de la présence d’une autre espèce sur la structure du groupe et les relations inter/intraspécifiques. Ces paramètres ont été étudiés à travers la distance entre les individus, la hauteur dans la colonne d’eau et d’autres comportements spécifiques. Les espèces d’intérêt utilisées dans cette étude étaient la carpe commune Cyprinus carpio, la perche commune Perca fluviatilis et le sandre Sander lucioperca. Une monoculture et deux types de polyculture ont été réalisés, avec trois réplicats à chaque fois.

Example of carp and perch polyculture.
(c) Alycia Valvandrin
Explanatory diagram of the analysis of the structure of the different groups. (c) Alycia Valvandrin

Elle a constaté des changements de comportement dans les situations de polyculture entre la carpe commune et le sandre par rapport à celles où ils étaient élevés seuls. Les perches n’étaient pas très visibles mais montraient des signes d’agression envers les carpes. Comme le montrent ces résultats, la polyculture implique une modification des structures de groupe et des relations inter et/ou intraspécifiques, voire des contraintes. Pour une étude plus approfondie, le laboratoire pourra croiser les données comportementales avec des indicateurs de stress physiologiques et biochimiques afin d’identifier la nature précise de ce changement. Si ces paramètres internes ne sont pas impactés négativement, la polyculture pourrait être considérée comme une bonne alternative à la monoculture.  Avec des données supplémentaires, ce modèle pourrait répondre à tous les critères d’une bonne pisciculture, éthique et productive.

Biomasse de nématodes de la mangrove guadeloupéenne dans un contexte de perturbations multiples

Guerric Barrière

Le stage de master de Guerric, réalisé au laboratoire LEMAR à Brest avec Emma Michaud et Adriana Spedicato, portait sur la biomasse des nématodes dans les mangroves guadeloupéennes, dans différents contextes de perturbation. Les mangroves sont des forêts tropicales connues pour fournir de nombreux services écosystemiques tels que la séquestration du carbone, la protection des côtes et leur rôle de nurserie pour certaines espèces. Cependant, ces écosystèmes sont menacés par les activités humaines et le changement climatique. La méiofaune (animaux vivant dans les sédiments et mesurant entre 32 et 1000 µm) peut être un bon indicateur pour surveiller l’état des mangroves et détecter les perturbations potentielles.

Plan d’échantillonage et localisations des différentes stations en Guadeloupe © Guerric Barrière

Guerric a étudié la biomasse et l’abondance des nématodes dans 5 stations, Babin (BA), Fajou (FA), Intermédiaire (IN), Décharge (DE) et Goyave (GO) sous différentes pressions anthropiques.

Les stations GO et DE diffèrent par leur type de pollution : l’une est polluée par des effluents urbains (DE) tandis que l’autre est située à côté de bananeraies (GO) où historiquement le chlordécone a été utilisé et persiste dans les sédiments. Une fois les nématodes fixés, il a mesuré leur longueur et leur largeur et déduit leur biovolume à partir de photos prises au microscope.

Les nématodes ont été principalement trouvés à la surface, dans les couches oxygénées. Les différentes communautés peuvent être distinguées par leur genre dominant. Les stations De et GO ont montré des résultats très différents en termes de biomasse.  Les plus petites espèces ont été trouvées dans des environnements fortement perturbés en raison de leur stratégie opportuniste avec une croissance rapide, un potentiel de reproduction élevé mais une durée de vie courte. L’indice de maturité des nématodes peut être calculé et donner un aperçu du degré d’opportunisme de la communauté.

Photographie au microscope optique (genre : Anoplostoma) avec des épibiontes (ciliés) © Adélaïde Tymen
Méthode de mesure des nématodes

Cependant, cette méthode prend du temps et n’est pas très précise car de nombreux micro-habitats peuvent être présents dans chaque station, ce qui implique une grande variabilité des résultats. Il serait donc nécessaire d’étudier un plus grand nombre d’échantillons ou de se spécialiser dans les micro-habitats. Une autre perspective serait de relier ces résultats à des données environnementales telles que le carbone organique particulaire (POC), les mesures chimiques de la pollution ainsi que les rapports isotopiques.


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