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Conférence de Angelee Pavanee Annasawmy – Distribution du Micronecton dans le Sud-Ouest de l’océan Indien

2 mai 2022, N/O Marion Dufresne, Canal du Mozambique

Auteurs: Clément Panelle, Salomé Pellé, Ioannis Kalaitzakis, Christophe Mocquet


Pendant son séminaire à bord du Marion Dufresne, Angelee Pavanee Annasawmy nous a presenté une partie de ses recherches sur la distribution en micronecton et d’élements traces contenus dans ces organismes dans le Sud-Ouest de l’océan Indien. Le micronecton est composé de poissons mésopélagiques, de crustacés et de céphalopodes dont la taille est comprise entre 2 et 20 cm. Contrairement au plancton, ils peuvent nager dans les courants d’eau. Ce groupe d’organismes est connu pour effectuer une migration verticale dans la colonne d’eau, participant ainsi au transfert de carbone organique de la zone euphotique (proche de la surface) vers les couches océaniques plus profondes. Ce groupe peut être considéré comme un lien entre le zooplancton et les prédateurs supérieurs.

Le doctorat d’Angelee portait sur le gyre subtropical de l’océan Indien sud et la côte de l’Afrique de l’est. Le gyre est caractérisés par des eux oligotrophes (moins riches en nutriments) qui se distinguent des eux du canal du Mozambique. En effet dans cette region, les tourbillons entraînent des transports de nutriments de la côté vers le large. Pendant sa thèse et ses post-Doc (les contrats de recherche après thèse), Angelee a étudié la position trophique du micronecton, les concentrations en éléments traces dans ces organismes, et l’influence des tourbillons et des monts sous-marins sur la distribution et les communautés de micronecton. En effet, le sud-ouest de l’océan Indien est caractérisée par la présence de nombreux monts sous-marins, des obstacles topographiques s’élevant à plus de 1000 en dessus du plancher océanique, et qui peuvent être associés à des communautés pélagiques et benthiques particulières.

Pour mener ses recherches Angelee a combinée les données obtenues par chaluts mésopélagiques (filets pour capturer le micronecton) et l’acoustique active (si vous voulez en savoir plus sur comment l’acoustique active est utilisée pour les études de biologiemarine vous pouvez voir le resumé du séminaire d’Anne Lebourges-Dhaussy qui travaille avec Angelee au LEMAR). Ces différentes données ont montré les migrations du micronecton vers les couches intermédiaires océaniques à l’aube, et vers la surface à partir du crépuscule (on parle de migration nyctémerale): cette dynamique verticale est connue comme stratégie d’alimentation et d’évitement des prédateurs. Cependant, la stratégie de migration du micronecton semble influencée par différents facteurs comme les tourbillons et les monts sous-marins. La distribution des espèces est en effet étroitement associée à la présence de cet obstacle topographique, probablement en raison des habitats présents sur ces structures et qui peuvent avoir différentes fonctions: évitement de la prédation, l’alimentation, la reproduction et le repos.

Mesures acoustiques le long d’un transect dans l’océan Indien en fin de nuit. Les couleurs du graphique représentent la réflexion (rétrodiffusion) du son émis par l’échosondeur sous le navire, sur les organismes micro-nectoniques de la colonne d’eau. Pendant la nuit (partie gauche du graphique), les organismes sont surtout présents près de la surface (moins de 150m) et dans les profondeurs (environ 500-700m). Avant l’aube, une grande partie des organismes de la surface migre vers la couche profonde.

Pour identifier les niveaux trophiques de chaque taxon (type d’organismes) et l’origine géographique de leurs proies, elle a effectué des analyses d’isotopes stables sur les organismes et mesuré la concentration de divers éléments traces. Ces analyses ont montré des variations fonction des taxons, potentiellement liées à leurs habitudes alimentaires et migratoires. Ces résultats pourraient être interprétés en combinant des données génétiques et d’autres études sur les éléments traces pour une compréhension plus approfondie.

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