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Post-doctorante International : Eleonora Puccinelli, écologiste trophique marin

Eleonora Puccinelli est chercheuse post-doctorale ISblue à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM), Laboratoire des Sciences de l’Environnement Marin (LEMAR) depuis octobre 2019. Elle a accepté de nous en dire plus sur son travail, son expérience au LEMAR, et son installation en Bretagne.

Interview effectuée par l’équipe Bienvenüe de la Région Bretagne, voir l’article original (en anglais).

L’équipe BIENVENÜE : Bonjour Eleonora. Parlez-nous de vos intérêts de recherche.

Eleonora : Je suis une écologiste trophique marine qui s’intéresse à la dynamique du réseau alimentaire des communautés intertidales et benthiques d’eau profonde. Dans mon projet actuel, je me concentre sur la production d’acides gras oméga-3 dans l’océan. Les oméga-3 sont des molécules essentielles pour la santé humaine, et leur principal producteur dans l’océan est le phytoplancton – les « plantes de la mer ». J’étudie comment les oméga-3 sont produits par le phytoplancton et transférés dans la chaîne alimentaire, dans deux systèmes très productifs : les systèmes d’upwelling (courants ascendants) du Sénégal et de Benguela.

Pourquoi avez-vous choisi de venir au LEMAR ?

Bien sûr, le projet m’a vraiment attiré, mais ma principale motivation était de travailler dans un laboratoire aussi réputé, avec des chercheurs de premier plan dans le domaine marin et avec des installations de pointe pour plusieurs types d’analyses. Le LEMAR héberge notamment la plateforme LIPIDOCEAN, un laboratoire de pointe unique pour l’étude des lipides marins, l’un des meilleurs d’Europe.

En plus du LEMAR, d’autres laboratoires sont présents à l’IUEM (LOPS, AMURE) et j’étais très enthousiaste à l’idée de travailler dans un tel environnement pluridisciplinaire, qui favorise réellement les collaborations interdisciplinaires.

J’étais heureuse de pouvoir bénéficier des connaissances et de l’expérience des chercheurs avec lesquels j’allais travailler. En même temps, j’apportais aussi une expertise complémentaire. C’était une situation gagnant-gagnant.

Comment s’est passée votre arrivée en France ?

Je suis arrivé en France depuis l’Afrique du Sud, sans savoir parler français, et je dois dire que c’était un peu difficile. Au laboratoire, ça allait, car la plupart des gens parlent anglais. Cependant, pour les questions de tous les jours, comme par exemple trouver un appartement, faire une demande d’assurance médicale ou installer Internet, sans connaître le français, c’était plutôt difficile. Certaines personnes du laboratoire ont été très gentilles et m’ont beaucoup aidé (et elles continuent à le faire !), mais bien sûr, vous ne pouvez pas leur demander à chaque fois.

Au départ, j’ai été aidé par le personnel du CMI (Centre de Mobilité Internationale) de Brest. Comme je suis italienne, je n’avais pas besoin de visa pour séjourner et travailler dans le pays, mais le CMI est le centre qui aide les étudiants et les chercheurs non européens à effectuer ces démarches administratives. J’aurais cependant aimé que le centre soit plus proche du laboratoire, au Technopôle (qui est situé à l’extérieur de Brest, à Plouzané).

Une fois que l’on connaît un peu de français et que l’on comprend le fonctionnement du système administratif, que l’on sait quelle démarche il faut faire en premier, cela devient beaucoup plus facile !

Maintenant, vous parlez couramment le français. Vous avez pris des cours ?

Oui, j’ai pris des cours ! J’ai d’abord pris des cours de français à l’UBO, l’université à laquelle je suis rattachée, puis à l’ABAFF, une association brestoise qui favorise l’intégration des étrangers en France. Tous deux proposaient des cours de français à différents niveaux. Je dois cependant dire que j’ai appris la plupart de mes connaissances en français grâce aux conversations quotidiennes avec mes collègues.

Comment trouvez-vous la vie en Bretagne ?

Eh bien, je trouve la vie ici très sûre, par rapport aux endroits où j’ai vécu auparavant. Lorsque je suis arrivée, je vivais à Plouzané pour être plus proche de mon travail, alors que je me suis maintenant installé dans le centre de Brest. Je n’ai jamais eu de problème et je vis confortablement avec le salaire de postdoc que j’ai.

Brest est un endroit très agréable pour les activités de plein air, comme le vélo, le surf ou la randonnée. En ville et à la campagne, il y a des pistes cyclables qui permettent de faire de longues balades et le littoral est vraiment très beau ! Il faut faire face à la pluie et aux jours gris de l’hiver, mais c’est payant en été.

Enfin, j’aime le fait que les journées sont très longues au printemps et en été, avec jusqu’à 5 heures de lumière après votre journée de travail, ce qui permet de vraiment profiter des soirées en plein air.

Vous vous approchez lentement de la fin de ce poste post-doctoral. Quels sont vos projets pour l’avenir ?

J’ai encore beaucoup de choses à faire avant octobre 2021. J’avais prévu de me rendre au Sénégal en juin 2020 pour effectuer une partie de mon échantillonnage, mais cela a dû être reporté à cause de la pandémie. Nous avons reprogrammé l’échantillonnage pour avril-mai prochain, mais nous verrons bien, je croise les doigts !

À l’avenir, j’espère trouver un poste universitaire en Europe, peut-être en France. Je prévois de me préparer au concours de l’IRD l’année prochaine (concours pour être nommé à un poste permanent en France), et en même temps d’obtenir la qualification nécessaire pour devenir Maître de Conférences – un poste d’enseignement universitaire avec des possibilités parallèles de mener des recherches.

Cela dit, un bon point de la France est qu’à la fin de mon contrat, (si nécessaire) je pourrai bénéficier d’allocations de chômage, ce qui m’aidera dans ma recherche vers une prochaine étape.

Pour en savoir plus sur le projet de recherche d’Eleonora, voici une video de présentation (en anglais) :

Crédits photos : Eleonora Puccinelli

Visiter Eleonora’s website: http://eleonorapuccinelli-naturalview.com/