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De Brest à Bergen : Apolline Samin

Étudiante en Master de chimie de l’environnement Marin à l’IUEM de 2017 à 2019, Apolline Samin a bénéficié de la bourse de mobilité ISblue pour la réalisation de son stage en Master 2. Elle partage ici l’expérience de son parcours.

Comment ISblue vous a soutenu pendant votre parcours de Master à l’IUEM ?

Durant la seconde année de mon Master en Chimie de l’Environnement Marin à l’IUEM, j’ai choisi d’effectuer mon stage de 6 mois en géochimie marine sous la supervision du Dr Olivier Rouxel au laboratoire Cycle Géochimiques et ressources de l’Ifremer.

Le projet consistait en l’analyse des isotopes du soufre et du strontium dans des échantillons d’anhydrite pour caractériser la circulation des fluides hydrothermaux, magmatique et eau de mer au sein du volcan sous-marin d’arrière-arc Brothers, au nord-est de la Nouvelle Zélande.

Grâce à la bourse ISblue, j’ai pu me rendre un mois à l’Université de Lehigh en Pennsylvanie où l’Associate Professor Jill McDermott, collaboratrice du projet, m’a apporté toute son expertise sur le système isotopique du soufre.

Comment s’est passé votre séjour aux États-Unis ?

Je suis arrivée à l’aéroport de JFK à New-York où j’ai passé quelques jours avant de rejoindre la ville de Bethlehem en bus. Je logeais dans une chambre d’une grande maison à 10 minutes à pied de mon bureau et à proximité des commerces.

Après m’avoir fait visité son laboratoire, Jill McDermott m’a installée dans un bureau avec quatre de ses étudiants. Ils avaient pour la plupart des parcours atypiques et nous avons pu échanger sur nos sujets de recherche. Je ne les ai vu que deux semaines avant qu’ils ne partent en vacances.

Ils m’ont fait découvrir les matchs de baseball, et j’ai aussi eu la chance d’assister à leur grande cérémonie de remise de diplôme dans le stade de football américain de l’Université.

Les deux dernières semaines le campus était vide, ce qui était propice à la rédaction de mon rapport de stage.

Match de baseball aux Etats-Unis – mai 2019
Graduation Ceremony à l’Université de Lehigh – mai 2019

Racontez-nous la suite de votre parcours après votre Master ? Que faites-vous aujourd’hui ?

A la fin de mon stage, tiraillée entre l’envie de poursuivre dans la recherche en géochimie marine et le désir de trouver un emploi pour quitter le statut étudiant, j’ai postulé un peu partout en Asie, en Amérique et en Europe pour des offres de thèse et d’emploi.

C’est alors qu’en septembre 2019, 3 mois après ma soutenance de Master 2, j’ai été contactée par l’Associate Professor Eoghan Reeves de l’Université de Bergen. Il avait rencontré Jill Mc Dermott à la conférence internationale Goldschmidt à Barcelone en juillet où elle lui avait parlé de mon profil et de mon intention de poursuivre mon cursus académique. Il m’a expliqué qu’il y avait plusieurs sujets de thèse disponibles à Bergen et m’a ainsi laissé le choix entre deux sujets en biochimie et un sujet en géochimie.

C’est tout naturellement que mon choix s’est porté vers la géochimie, et c’est ainsi que je suis rentrée en contact avec l’Associate Professor Desiree Roerdink, ma superviseure de thèse.

J’ai déménagé en octobre 2019 à Bergen où j’ai occupé un poste d’assistante de recherche avant de débuter mon contrat de thèse en janvier 2020.

Aujourd’hui en septembre 2022, je suis en dernière année de doctorat à l’Université de Bergen où je travaille à comprendre les variations isotopiques du cuivre dans des fluides et des roches hydrothermaux.

Eoghan Reeves, mon co-superviseur de thèse, et moi en train de récolter les Dregs d’un fluide hydrothermal échantillonné sur la dorsale arctique lors de la campagne GS22 – juillet 2022

Quel impact l’aide d’ISblue a eu sur votre parcours ?

ISblue m’a donné l’opportunité de développer mon réseau professionnel (inexistant en sortie de Master 1) à l’international.

Grâce à cela, j’ai pu trouver une thèse en Norvège et développer des collaborations qui s’avèrent être absolument indispensables dans notre domaine. Cela a été comme un tremplin pour moi dans le monde de la recherche.

Ayant débuté mon doctorat début 2020, il faut aussi noter que toutes les conférences ou campagnes océanographiques n’ont pas pu avoir lieu, m’empêchant pendant deux ans de développer ce réseau si important dans le monde la recherche.

Où vous voyez vous dans 5 ans ? Géographiquement et professionnellement.

Avec ce doctorat en poche, je pense pouvoir travailler n’importe où dans le monde, mais je ressens le besoin de me rapprocher de chez moi, la pointe Bretonne.

Alors j’espère que dans 5 ans je poursuivrai dans la recherche en géochimie marine à Brest.

Finse, Norvège – juin 2020